Bore-Out

Le bore-out : quand l’ennui devient une souffrance invisible

mer 20.08.2025
  • Thérapie
Publié le 20 août 2025

On parle souvent de burn-out.
De surcharge. De stress. D’épuisement.
Mais il existe une autre forme de mal-être, plus silencieuse, plus insidieuse…
Le bore-out.

C’est l’épuisement par l’ennui.
Par le vide.
Par l’absence de sens.

Cela peut sembler paradoxal, presque absurde dans une société où tout le monde court.
Et pourtant, c’est réel.
Souffrir de ne rien avoir à faire,
ou pire, de faire des choses inutiles, absurdes, déconnectées de soi.

Le bore-out, ce n’est pas simplement “avoir un peu de temps libre”.
C’est se sentir inutile, sans stimulation, sans reconnaissance.
C’est regarder l’horloge qui n’avance pas.
C’est rentrer chez soi vidé… alors qu’on n’a rien fait de fatigant.
C’est se dire : “Je perds mon temps, ma vie, mon énergie.”

Et à force, cela ronge.
L’estime de soi chute.
La motivation s’éteint.
L’anxiété monte.
Et parfois, la dépression suit.

Mais comme ce n’est pas spectaculaire, ce n’est pas toujours pris au sérieux.
“Tu as de la chance, toi, au moins tu ne croules pas sous le travail.”
“Mais de quoi tu te plains, tu es payé à rien faire !”
Sauf que ce vide-là n’est pas du repos.
C’est un effondrement progressif du sens.

Et il n’y a pas que dans le monde du travail qu’on peut vivre un bore-out.
Certaines personnes le vivent en tant que parents, dans une relation, ou même dans leur vie globale.
Tout semble stable. Fonctionnel. Mais l’âme ne vibre plus.

Alors que faire ?

Le travail thérapeutique commence souvent par nommer ce que l’on vit.
Remettre du sens là où il a disparu.
Se reconnecter à ses besoins profonds.
Identifier ce qui nous éteint, ce qui nous éloigne de notre créativité, de notre puissance d’action.
Et petit à petit, retrouver un mouvement. Un désir. Une direction.

Ce n’est pas toujours changer de métier ou de vie du jour au lendemain.
Mais c’est se remettre au centre, redonner de la valeur à ce que l’on est.

Le bore-out n’est pas une faiblesse.
C’est un signal.
Une alerte douce, mais persistante.
Qui dit : “Tu mérites de vibrer. Tu mérites de faire quelque chose qui te parle.”

Et parfois, il suffit d’être écouté, sans jugement, pour commencer à sortir du tunnel.
Car derrière l’ennui, il y a souvent un feu qui n’attend qu’un peu d’oxygène.

Intervenant

Maha Lahode

Maha Lahode

Directrice, formatrice BFFA et thérapeute