Non-Sens

Quand le plaisir disparaît, le sens vacille.

C’est parfois progressif.

On ne s’en rend pas tout de suite compte.

On continue d’avancer, d’assurer, de répondre présent.

Mais quelque chose s’éteint, doucement.

Le plaisir.

Plus d’élan le matin.

Plus d’envie réelle.

Juste des obligations. Des tâches. Des habitudes.

On mange, on parle, on travaille, on dort… mais sans goût.

Même les choses qu’on aimait avant nous laissent indifférents.

Et cela ne veut pas dire qu’on va mal, forcément.

C’est plus subtil.

C’est comme une petite musique intérieure qui s’est tue.

Un silence.

Un vide.

Souvent, c’est là que le non-sens s’installe.

À quoi bon ?

Pourquoi faire tout cela ?

Qu’est-ce qui a encore du goût, de la couleur, du cœur ?

Et ce n’est pas une question intellectuelle.

C’est une perte de sensation vivante.

Une perte de vibration.

Le plaisir, ce n’est pas la distraction.

Ce n’est pas le bruit ou la consommation.

C’est le sentiment d’être nourri de l’intérieur.

D’être à sa place, aligné, habité.

Et quand on en est coupé, tout devient plus lourd.

Plus gris.

Plus dur à porter.

Mais voilà ce que nous oublions parfois :

Le plaisir ne revient pas par la force.

Ni par la volonté.

Il revient quand on réouvre un espace.

Quand on ralentit.

Quand on réapprend à écouter.

Le corps. Les besoins. Les désirs enfouis.

Les rêves oubliés.

La petite voix qu’on a fait taire trop longtemps.

En hypnose thérapeutique, c’est souvent là que commence le travail :

Non pas réparer.

Mais réanimer.

Retrouver ce qui donne du goût à la vie.

Ce qui met en mouvement.

Ce qui reconnecte au cœur, au sens, à la joie simple d’exister.

Parce que le plaisir, c’est un baromètre du vivant.

Et là où il renaît, le sens aussi refait surface.

Si vous sentez que quelque chose en vous s’est endormi…

Si vous avez l’impression d’être devenu étranger à vos envies…

Sachez que ce n’est pas irréversible.

Le plaisir ne disparaît jamais vraiment.

Il attend.

Il veille.

Et parfois, il suffit d’un souffle, d’un espace, d’un regard bienveillant… pour qu’il revienne.

Et avec lui, le sens.

Et avec le sens, la vie.